4.1.1.2.3. Phase de Liaison 4.1.1.2.3. Phase de LiaisonLes éléments figurés ou clastes décrits dans le chapitre précédent sont amalgamés par une « phase de liaison » constituée par : soit une matrice carbonatée fine soit un ciment de cristallinité supérieure.
La phase de liaison des roches calcaires est essentiellement carbonatée.
Nous avons défini, au début (critères de reconnaissance ), trois classes de cristallinité d’après la taille des cristaux :
– la micrite* de cristallinité inférieure à 5 µm. Ces cristaux se forment : soit par précipitation chimique directe dans l’eau sursaturée en ions carbonates ; soit par désintégration ou transformation secondaire (voir plus loin la micritisation dans les Remarques sur les transformations secondaires).
Mais l’essentiel de la micrite provient d’un dépôt par décantation d’une « fine boue carbonatée » pouvant être constituée d’un mélange de microcristaux de calcite (ou d’aragonite ou de dolomite) et, en proportion variable, d’argile, d’oxydes, d’hydroxydes, de sulfates, de sulfure, de phosphates, de matière organique etc.… Ces éléments non carbonatés, à l’état diffus dans la boue, donnent à celle-ci, selon leur proportion, une teinte caractéristique (grise à noire ou jaune à brun).
La micrite apparaît, en général grise, presque opaque en LPA, d’aspect très finement grenu.
La micrite est dite crypto cristalline, terme voulant dire que les cristaux existe, mais ne sont pas visibles au microscope optique. Au très fort grossissement, certains cristaux suffisamment gros (près de 10 µm) peuvent commencer à être visible. Leur aspect flou et leur teinte grise sont provoqués par des phénomènes de compensation optique (superposition de plusieurs couches de minéraux sur une épaisseur moyenne de la lame d’environ 30 µm).
– La microsparite de cristallinité comprise entre 5 et 2 µm apparaît sous forme de petits points scintillants.
– La sparite : de cristallinité supérieure à 20 µm.
Les caractères structuraux et texturaux sont identiques à ce que nous avons défini pour les roches détritiques terrigènes. Il nous suffira de reprendre ces définitions. Cependant, le caractère textural jointif ou flottant revêt ici une importance primordiale parce qu’il entre pour une part importante dans la classification. De même, la différenciation entre matrice et ciment, déjà abordée avec les roches détritiques terrigènes (phase de liaison), est à la base des principales classifications des roches carbonatée. Du fait des transformations secondaires (voir plus loin, remarques sur les transformations secondaires), la distinction d’une phase de liaison primaire (matrice) ou secondaire (ciment) n’est pas toujours aisée.
* On utilisera les termes anglo-saxons de micrite (contraction de microcristalline calcite) et de sparite (contraction de spary calcite) qui sont les plus généralement utilisés à la place des termes français de calcite feldsitique et de spathite.
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