7.2.4. Concentrations SecondairesLes processus de phosphatogenèse tels que nous venons de les voir n’affectent qu’une partie infime du sédiment (quelques décimètres). Comment se sont constituées les grandes formations de phosphate que nous connaissons (notamment les gisements d'Afrique du Nord) ? Pour obtenir des épaisseurs importantes, il faut envisager, en premier lieu, une répétition des cycles dans le temps, le cumul de ces cycle pouvant aboutir à des épaisseurs importantes.
Un autre moyen d’obtenir des épaisseurs importantes consiste en des processus hydrodynamiques. L’apatite est un minéral lourd (3.18 de densité) qui peut s’accumuler ou se concentrer par vannage du sédiment. Les courants éliminant les particules légères (quartz ou carbonates), il ne reste plus sur place que les plus lourdes qui ne peuvent être déplacées par le courant.
Lorsque les formations phosphatées sont émergées, elles sont soumises à l’érosion et à l’altération en même temps que les carbonates qui les accompagnent. Le calcium soluble et mobile est éliminé par lessivage, le phosphate peu soluble et peu mobile précipite sur place ou à proximité, très souvent dans des morphologies karstiques (poches, fissures grottes etc.) donnant des formations résiduelles qui portent le nom de phosphorites* (exemple les phosphorites du Quercy).
* Le terme de phosphorite est souvent utilisé comme synonyme de phosphate ou de roche phosphatée. Certains auteurs réservent son utilisation aux formations continentales.
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