7.3.1.1. Eléments Clastiques Parmi les grains les plus fréquemment observés on distingue :
- les éléments carbonatés allochimiques*,
- les grains proprement dits.
Les éléments carbonatés allochimiques
Ces éléments peuvent être très variés, constitués notamment des éléments allochems tels que bioblastes, oolithes, intraclastes et pellets décrits avec les roches calcaires (voir constituants allochimiques ). Ces éléments peuvent conserver leur nature carbonatée ainsi que leur structure d’origine, mais le plus souvent l’épigenèse les transforme en phosphate amorphe : le collophane isotrope en LPA [Planche 41 - Planche 42 - Planche 43].
Parmi les éléments bioclastiques, on observe fréquemment des fragments osseux [Planche 46]. Ceux-ci sont constitués de cristaux d’apatite, parfois en prismes, souvent aciculaire ou en fibres. Rappelons que l’apatite se reconnaît à sa réfringence élevée en LPNA, et surtout à sa biréfringence faible en LPA polarisant dans les gris du 1er ordre (proche du quartz). Il arrive que ces fragments osseux conservent leur structure interne, dans ce cas la cristallisation des minéraux d’apatite dite inotropique, s’oriente parallèlement aux fibres de collagène de l’os donnant une structure fibreuse allongées selon les structures osseuses telles que les ostéoblastes (pour plus de détails voir Lucas et al., 1976).
* A noter que l’on peut observer parfois des éléments détritiques terrigènes, tels que quartz, feldspaths et micas, qui peuvent être abondants, voire dominants.
Les grains phosphatés proprement dits [Planche 44]
Ces grains peuvent avoir deux origines souvent difficiles à distinguer du fait de l’importance de la diagenèse phosphatée :
- une origine purement diagénétique
- une origine détritique ou de remaniement.
L’origine diagénétique
Le carbonate des éléments allochimiques vu ci-dessus peut se transformer secondairement par épigénèse en phosphate [Planche 45 – Planche 46]. Les éléments les plus souvent phosphatisés sont les pellets, les coprolithes les intraclastes, et, parmi les bioclastes les débris d’Echinodermes et surtout les fragments osseux. L’épigenèse peut conserver les structures internes, mais, lorsque la transformation est poussée à l’extrême, toute structure disparaît et il devient difficile de reconnaître la nature originelle de l’élément transformé. La minéralogie du phosphate de transformation est la plupart du temps du collophane amorphe et isotrope en LPA (ces éléments demeurent éteint lorsque l’on tourne la platine, [Planche 45 – Planche 46]
Certains grains de phosphate sont constitués d’un nucléus entouré d’un, encroutement de phosphate collophane. On peut parfois observer plusieurs générations ou plusieurs couches d’encroutement donnant à cet élément une structure oolithique ou pisolithique [Planche 45].
Origine détritique ou de remaniement
Les phosphates dits « en nodules » se distinguent par la présence de caractères de remaniement tels que de l’usure ou de l’abrasion, des perforations. Ce sont des éléments détritiques arrachés à un milieu phosphatique plus ancien par érosion puis transportés et déposés parmi un sédiment. Leur taille varie, en moyenne, de quelques millimètres à 10 centimètres. Ils ont, le plus souvent, une forme arrondie pouvant présenter des protubérances ou aspect mamelonné. Ils peuvent également se présenter sous aspect anguleux et participer à des brèches. Leur couleur peut varier du brun foncé au jaune chamois clair. Certains sont encroutés par des Algues, des Foraminifères, des Bryozoaires, des Eponges, ce qui confirme leur origine détritique. La plupart du temps ils sont constitués, en partie ou totalement, de collophane. Il est souvent difficile de reconnaître l’origine de remaniement de celle de grains allochimiques.
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