6.3.1. Séries Marines

Le modèle lagunaire type Kara-Bogaz :


Le Kara-Boghaz ou Kara-Bogaz, peut être pris comme le modèle de bassin lagunaire marin sur salé. C’est un bassin subsident, situé sur le rivage oriental de la mer Caspienne. Il constitue une baie peu profonde séparée de la  mer par un cordon dunaire étroit interrompu par une passe très étroite et peu profonde qui assure la communication avec la mer Caspienne.
Le schéma suivant représente un bassin dis confiné de type Kara-Boghaz.
Dans ce type de dispositif on distingue un bassin interne, plus ou moins confiné, séparé d’un domaine externe ouvert par une barrière. La barrière joue un rôle de filtre isolant plus ou moins bien le bassin interne. Elle peut être de nature variée : récifale, rocheuse, dunaire etc. Elle peut se situer sur différente partie du plateau continental : partie interne ou littorale, partie médiane, bordure externe. Son rôle de filtre peut être plus ou moins efficace :

  1. isolation parfaite lorsqu’elle émerge elle qu’elle n’est interrompue par aucune passe ;
  2. isolation imparfaite lorsqu’elle émerge mais que des passes permettent les communications avec l’extérieur, ou bien si elle périodiquement submergée (tempêtes), ou bien si elle se situe sous l’eau mais très près de la surface ;
  3. isolation très imparfaite si elle est immergée sous une épaisseur d’eau importante.


Signalons que l’on peut avoir des milieux isolé et relativement confiné sans la présence d’une barrière. C’est le cas sur des plateformes peu profondes et étendues, comme dans le Golfe Persique.
Pour atteindre une concentration suffisamment élevée il faut une évaporation intense en surface dans le domaine interne. Il en résulte une concentration des eaux de surface qui deviennent plus dense et ont tendance à s’enfoncer. Si les circulations d’eau sont insuffisantes, il ne se produit pas de mélange d’eau, il en résulte une stratification des eaux et la mise en place d’un gradient de densité et de concentration (ou de salinité). Les couches les plus concentrées (saumures) s’accumulent sur le fond où elles sont piégées, ne pouvant s’échapper du fait de la barrière. L’eau de surface perdue par évaporation est remplacée par une arrivée des eaux du domaine externe qui viennent combler la différence de niveau.

Autres milieux de formation :

Beaucoup de formations salines peuvent s’expliquer dans un système évaporatoire marin. Ce peut être le cas de mers peu profondes où la circulation des masses d’eau est ralentie entraînant une stratification et un gradient de salinité augmentant vers le fond. Les surconcentrations peuvent également se rencontrer dans des mers intérieures en climat aride ou semi aride dépourvues d’apports fluviatiles importants (Mer Morte, Mer d’Aral).
On rencontre également des surconcentrations conduisant à des saumures dans le fond de mers profondes. Ces saumures s’accumulent sur le fond de petits bassins compartimentés où les circulations de masses d’eaux sont extrêmement réduites. Ces accumulations proviennent soit par un enfoncement d’eaux plus concentrées à partir de l’évaporation en surface comme nous l’avons vu plus haut, soit à la suite d’un écoulement d’eaux denses depuis les plateaux continentaux situés à proximité. De telles concentrations sont connues en Mer Rouge et en Méditerranée.

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